La différence fondamentale entre le fantôme et l'esprit réside dans l'apparition spontanée du premier et la nécessité d'invoquer le second. La nécromancie est vieille comme l'histoire de l'humanité. Dans la bible, on voit le Roi Saül (1 Sam 28) essayer de communiquer avec l'esprit de Samuel par l'intermédiaire d'une femme devin. Les Mésopotamiens eux, essayaient d'entrer en contact avec les morts au moment où ils étaient censés revenir hanter leur ancienne demeure. Les Egyptiens préféraient établir cette communication la nuit, dans les rêves. Le culte des âmes des ancêtres, avec offrandes et repas pour les honorer et obtenir leur aide, se pratiquait aussi bien en Chine qu' en Inde, chez les Grecs comme chez les Romains. A cette époque on ne se préoccupait pas d'établir la "preuve" sensible d'une telle communication.

C'est au 19^ème siècle que s'est fait sentir le besoin d'établir un contact direct avec les défunts, par la vue, l'ouïe, le toucher et surtout, d'obtenir des messages directement de l'au-delà.

On peut situer la naissance du spiritisme dans les années 1847-48 dans une ferme de Hydesville (Etat de New York). Les sœurs Margaret et Katie Fox établirent un contact avec l'esprit d'un certain Charles, colporteur assassiné par un précédent propriétaire et enterré dans la cave. Pour faciliter le contact les sœurs Fox inventent un code de conversation du style ; un coup pour A, deux coups pour B etc..

Le succès des premiers contacts est foudroyant. Six ans plus tard on comptait 10000 médiums aux Etats-Unis ainsi que trois millions d'adeptes et une vingtaine de revues spécialisées.

Comme une nouvelle religion, le spiritualisme se répand dans le monde. En 1857, en France, paraît un livré intitulé "Le livre des esprits". Son auteur Léon-Hyppolyte_Rivail écrt sous le pseudonyme d'Allan Kardec (son nom lors d'une précédente existence chez les druides dit-il). Les livres d'Allan Kardec ont un succès extraordinaires (ils sont d'ailleurs toujours publiés). Ils "expliquent" à la lumière des renseignements fournis par les défunts, l'immortalité de l'âme, la nature des esprits et leurs rapports avec les hommes, les lois morales, l'avenir de l'humanité etc.. Dieu, la sainte Vierge, les Saints interviennent dans ces messages de l'au-delà mais une étude un peu approfondie de la croyance spirite montre qu'un abîme la sépare de la foi chrétienne. Pour le spiritisme, les Esprits ont été crées égaux. Ils acquièrent progressivement des connaissances au travers des épreuves que Dieu leur impose. Mais, au terme d'un changement plus ou moins long, tous deviendront parfaits. Les anges représentent le terme de cette évolution. C'est évidemment une vue idyllique puisque quoiqu'il arrive l'homme finira en Ange ! Fini le libre arbitre. Nous voilà loin de l'enseignement de l'enseignement de l'Evangile sur la liberté de l'homme devant le Salut qui lui est proposé et auquel il a, hélas, la liberté de se dérober. Si le Christ en mourrant sur la croix nous a acquis le Salut, celui-ci ne nous est pas imposé. Dieu respecte la décision de l'homme qu'il a créé libre.

L'Eglise ne nie pas la possibilité de recevoir des messages de nos chers disparus mais elle met en garde les fidèles contre les risques de pareilles expériences. Outre le fait d'être trompé par des faux médiums mais vrais escrocs, il faut toujours garder à l'esprit que lorsqu'on ouvre une porte sur l'au-delà nul ne sait ce qu'il en sort